• +41 78 862 2922

La composition de la salive

Le mot « sangsue » est d’origine latine. Hirudo proviendrait de hoero qui signifie j’adhère, et sanguisuga, de sanguis « le sang » et de suga « je suce ».

Le terme de Bdella provient du grec et a laissé son nom à l’ordre des Gnathobdellés.

Dans la Bible, elle apparaît sous le nom d’aluka et dans certains écrits arabes sous le nom d’aleca.En anglais, le sens primitif de leech est médecin. En l’an 900, laece signifiait «médecin » ou « sangsue » témoignant vraisemblablement de la preuve de son utilisation en médecine.

Au XVIème siècle, le verbe sangsuer désignait le fait d’appliquer des sangsues.

l’Hirudothérapie est un combat (maintenant dite symbiose) entre deux êtres vivants qui en sortent tous deux vainqueurs :la sangsue obtient son repas de sang et le patient reçoit les effets bénéfiques de la salive de la sangsue. De plus, comme le patient saigne abondamment pendant plusieurs heures après la fin du traitement, il bénéficie d’un effet «saignée» décongestionnant, et d’un apport de sang frais dans la région traitée soulageant les pathologies inflammatoires.

Concernant l’effet de la salive, il est le fruit de l’adaptation de la sangsue à sa victime au cours de l’évolution.

Quand la sangsue mord sa victime, elle veut sucer le plus de sang possible dans le temps le plus court. La victime, par contre, veut le plus rapidement refermer la plaie occasion née par la morsure. Pour cela, cette dernière va activer ses mécanismes de coagulation du sang pour refermer sa blessure, ce qui n’arrange évidemment pas la sangsue !

Cette dernière va donc, par sa salive, envoyer d’abord des substances anesthésiantes, afin de pouvoir faire son travail sans trop attirer l’attention de sa victime, puis des substances anticoagulantes pour que le sang reste fluide et que la plaie reste ouverte pour atteindre son but.

La victime va réagir à cela en essayant une nouvelle tactique: c’est alors que l’action inflammatoire est déclenchée pour se débarrasser de son agresseur, ce à quoi la sangsue répond avec des substances anti-inflammatoires. À ce moment la victime capitule et la sangsue victorieuse peut pomper le sang sans problème, jusqu’à ce qu’elle soit rassasiée. Une fois fixée par ses 2 ventouses sur sa proie, la sangsue pratique une incision trifide du tégument ou de la peau grâce à ses 3 mâchoires munies de dents. Le contenu sécrétoire des cellules salivaires est libéré au moment de la morsure. Le mucus facilite la lubrification du site et l’hydratation du sang et l’hirudine injectée favorise la prise du repas sanguin en empêchant sa coagulation. La succion du sang se fait par des contractions rythmiques de la région postérieure du pharynx.

Une fois repue, environ 20 à 40 minutes plus tard, la sangsue se détache d’elle-même de son hôte, elle est alors gonflée de sang et se déplace avec peine. Elle peut absorber entre 3 et 10 fois son poids en sang, ce qui pour une sangsue de taille moyenne représente 5 à 10 ml de sang. Elle peut survivre pendant près de 2 ans sans autre nourriture.

Ce «combat» est finalement aussi gagné par la victime qui profite des effets thérapeutiques décongestionnant, anti-coagulants et anti-inflammatoires.